Fable RH – Le Grillon, les Abeilles et les Fourmis…
- 14 août 2025
- Envoyé par : admin
- Catégorie: Actualités

Introduction
Dans un contexte où les tensions sociales peuvent émerger aussi vite qu’un e-mail mal interprété, il est essentiel de poser un cadre : celui du dialogue social. Encore faut-il que celui-ci soit compris, préparé, structuré… et qu’il ne se transforme pas en confrontation sans solution.
Je vous raconte ici une fable — légère mais parlante — une scène imagée mais inspirée du réel la naissance d’une revendication, sa mauvaise gestion, et les leçons qu’on peut en tirer.
Un peu de métaphore animale, beaucoup de situations humaines.
Le Grillon, les Abeilles et les Fourmis
“Balboul“ était un jeune grillon. Il venait d’intégrer la ruche de la “Reine Mère Sisi”, réputée pour ses rituels matinaux et son management à l’ancienne.
Il chantait beaucoup, mais travaillait bien. Sauf que depuis quelque temps, l’ambiance s’était alourdie. Les abeilles murmuraient dans les couloirs, certaines fourmis faisaient des arrêts volontaires aux machines à pollen. Et Balboul, grillon idéaliste, ne comprenait pas qu’on puisse subir sans agir.
Alors un matin, il se dressa sur une alvéole et chanta :
“Frères et sœurs de la ruche, Trop, c’est trop, c’est bien trop ! La Reine Mère nous saigne sans égards, Nous courbons l’échine sans un mot. Il est temps… de faire valoir nos droits !”

Un frisson parcourut les rayons. Certains bourdonnèrent d’enthousiasme, d’autres de peur. Les vieilles ouvrières soupirèrent : « Encore un… ».
“Balboul“ lança l’idée d’un syndicat, d’une grève du pollen, d’un pique-nectar collectif. Il convoqua les abeilles dans le Grand Hall de la Gelée Royale.
Mais… personne ne vint.
Le lendemain, il déposa un papyrus sur la porte royale, signé “Collectif des Insectes Libres”, exigeant :
- L’abolition des astreintes nocturnes,
- Une prime exceptionnelle de nectar,
- L’accès aux fleurs de niveau 2 et plus.
La Reine Sisi, intriguée, convoqua le Général Fourmille, chef du bataillon disciplinaire.
Le vieux Général lut la lettre, soupira et dit :
“Petit Grillon, ton cœur est noble, mais ta méthode est molle. Tu veux une négociation ? Commence par écouter. Tu veux des droits ? Apprends d’abord les chiffres. Tu veux un collectif ? Ne reste pas seul à l’écrire.“
Conclusion — De la ruche à l’entreprise : l’art de négocier pour mieux construire
Touché par les paroles du Général Fourmille, Balboul comprit qu’il ne suffisait pas d’élever la voix pour se faire entendre, mais qu’il fallait aussi élever le débat. Que la revendication sans compréhension devient agitation, et que la patience sans dialogue devient résignation.
Il prit alors la décision de rentrer à la ruche… non pas pour déclencher la grève annoncée, mais pour proposer à Reine Mère Sisi une table ronde, accompagnée par les Fourmis expertes, afin de faire ensemble le point sur les efforts consentis, les contraintes réelles, les marges de manœuvre possibles… et pourquoi pas dessiner un accord équilibré, sans vainqueur ni vaincu, mais avec des objectifs partagés.
Car dans le royaume des insectes, comme dans nos entreprises humaines, ce n’est pas dans le tumulte mais dans l’écoute active, la transparence et les chiffres qu’on bâtit les vraies avancées sociales.
